LYCEE RAVEL
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rubrique Baccalauréat du site ETXE ALAIA
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PREPARER LE BACCALAUREAT voir correction du Sujet 1 COMPOSITION
Correction du BAC BLANC 2010 - faite en classe le 26 mars
Utilisez cette proposition pour réviser les connaissances requises pour maîtriser l'Histoire des relations internationales depuis la Seconde Guerre Mondiale jusqu'à l'implosion de l'URSS.
SUJET 3 * Comment évolue la confrontation américano-soviétique de 1947 à 1989 ?
Sujet assez classique, dans la mesure où il invite à construire une périodisation de la Guerre Froide (dans la seconde partie) ; mais certains élèves ont tendance à vouloir "raconter" tous les événements de la période ! La première partie est plus délicate, les documents ne portant que sur les trente dernières années... La paraphrase est parfois lourde.
Document 1 : Cuba à la "une" du New York Times. La crise des fusées de 1962 a traumatisé les opinions publiques et marqué un tournant. La peur réciproque (MAD) ressenties par les superpuissances impose à JFK de médiatiser la crise plutôt que de recourir à la force et incite Krouchtchev à négocier. Dès 1963, suite à cette alerte, le téléphone rouge est installé, qui montre l'entrée dans une nouvelle ère : la Détente. Désormais les superpuissances "se parlent".
Document 2 : Justification de la Détente par Richard Nixon. C'est le Président des Etats-Unis (il gouverne entre 1968 et 1972, d'abord, puis est réélu mais démissionne en 1974) qui incarne, avec son secrétaire d'état Henry Kissinger, "la détente diplomatique". En 1969, l'année où le discours cité est prononcé, il en définit publiquement les principes fondateurs : réalisme (pas de négociation globale dans l'intention de règler tous les litiges d'un coup), retenue (respect de l'adversaire et de ses chasses gardées, dans lesquelles on évitera toute ingérence abusive) , linkage (pratique du donnant-donnant, les tractations sont vues comme une sorte de deal). Nixon croit au déclin relatif de son pays : il met fin aux accords de Bretton Woods en 1971 (jusque là le dollar était as good as gold) s'empêtre au Vietnam et démissionne suite à l'affaire du Watergate.
Document 3 : Carter face à l'invasion de l'Afghanistan en 1980. Le Président démocrate Jimmy Carter (1976-1980) est placé, suite au "Coup de Kaboul" en 1979, dans l'obligation de raidir sa position face à l'URSS, qu'il a ménagée en vertu de la politique des "bons sentiments" qui l'a inspiré. La "Guerre Fraîche" amorcée dès 1975 par les Soviétiques déstabilise le processus de paix (SALT 2 non ratifié) et c'est Ronald Reagan qui remporte l'élection présidentielle américaine de 1980 .
Document 4 : Les euromisssiles vus par Plantu. Les Etats-Unis installent des missiles de moyenne portée (Pershing II) pour contrer les SS 20 soviétiques déployés en Europe et démentir toute idée de "découplage" (Les Etats-Unis se désolidariseraient de leurs alliés) ; une propagande pacifiste efficace dénonce "le militarisme" et "le bellicisme" des Etats-Unis, mais la France de Mitterrand ("Les pacifistes sont à l'Ouest, les missiles sont à l'Est" décare-t-il au Bundestag) soutient l'Amérique.
Document 5 : La
nouvelle approche de Gorbatchev, arrivé au pouvoir en 1985. Le
numéro un soviétique reconnaît la
possibilité pour les deux systèmes
idéologiques (libéral et socialiste) de coexister
et le droit des nations à choisir... Il propose de
renoncer à la possibilité d'une guerre nucléaire.
Ce revirement s'explique par la volonté de "Gorby" de sauver
l'URSS en redéployant au profit de la réforme de
l'économie et de la satisfaction des besoins de la
population les moyens mis au service du complexe
militaro-industriel. On parle de "Deuxième Détente", mais
en fait l'implosion du pays est toute proche.
Elle est relativement difficile, plus compliquée en tout cas que la seconde où la principale difficulté est en théorie de choisir quoi dire (vous en savez trop pour être exhaustif). La première question est notamment très vague et peut être entendue de deux manières : il faut établir quel rapport existe entre les armes nucléaires et les relations entre Etats-Unis et URSS. On suggère par ailleurs de s'aider du document 2, mais sans dire qu'il faut se limiter à la période évoquée par le discours de Nixon. Dans les faits, mieux vaut s'en tenir effectivement aux changements notés à la fin des années Soixante, faute de quoi on s'exposerait à la nécessité d'un très long développement à partir des informations suivantes, très techniques et que tout candidat n'est pas forcé de maîtriser complètement :
GUERRE FROIDE Marshall et Jdanov s'invectivent réciproquement en 1947
Monopole puis Duopole
1947 | Monopole nucléaire depuis 45 | Tentative d'intimidation de l'URSS par les Etats-Unis |
1949 | Bombe A soviétique | Début du Duopole mais supériorité des moyens aériens Etats-Uniens |
1951-53 | Bombes H | Perspective d'une guerre thermonucléaire inacceptable en Corée et limogeage de Mac Arthur, doctrine des représailles massives (1954, Eisenhower), dissuasion du fort au fort car l'équilibre de la Terreur est réalisé |
COEXISTENCE PACIFIQUE Seconde mort de Staline :
Khrouchtchev parle de "coexistence pacifique" en 1956
Destruction mutuelle assurée
1957 | Spoutnik | L'URSS prouve qu'elle détient "l'arme absolue" (le missile intercontinental) . Concurrence entre les deux Grands sur le nombre et la qualité des missiles, équilibre de la TERREUR (MAD). |
1962 | Crise de Cuba | Concrétisation du risque de prolifération (bombe française en 1960) et début d'un dialogue entre les superpuissances pour éviter tout engrenage ; doctrine Mac Namara (1961) de riposte graduée. |
DETENTE Le Téléphone Rouge est mis en place en 1963
Parité, Connivence des Grands
1960-66 | Dissensions au sein des blocs | La Chine communiste rompt avec Moscou ; la France se dote d'une "force de frappe" atomique et se retire du commandement de l'OTAN ; elle ferme les bases américaines situées sur son sol. Le SHAPE part en Belgique. |
1968 | Traité de Non Prolifération | Washington et Moscou ont un intérêt commun : rester seules détentrices d'un arsenal nucléaire et des vecteurs permettant de l'utiliser efficacement (bombe chinoise en 1964). |
1972 | Traité SALT 1 | Etats-Unis et URSS s'entendent pour limiter le nombre de leurs missiles stratégiques mais la course aux armements continue de facto (sous-marins lanceurs d'engins, ogives multiples, etc.). Les Etats-Unis élèvent le "seuil nucléaire" tout en renonçant au principe de gradation systématique des représailles (Doctrine Schlesinger de riposte adaptée) |
1975 | Accords d'Helsinki | Pour que les éventuels conflits soient définitivement rejetés en périphérie : entente entre l'URSS, les nations d'Amérique du Nord et d'Europe (création de l'OSCE). |
GUERRE FRAîCHE Surexpansion impériale soviétique entre 1975 et 1985.
Les accords SALT 2 signés en 1979 ne sont pas
ratifiés par le Congrès. L'Europe redevient un enjeu et
un champ de bataille potentiel (Euromissiles, bombe à
neutrons française...)
SECONDE DETENTE après 1985 : L'URSS n'a pas les moyens financiers et technologiques de rivaliser avec le projet SDI (Star Wars)
lancé par l'administration Reagan. Cette "initiative de
défense stratégique" vise à intercepter dès
leur lancement les missiles adverses. Les réformes de Gorbatchev
(Glasnost et Perestroika,
1987) et sa modération conduisent à un délitement
rapide du bloc de l'Est (chute du mur de Berlin en 1989).
Proposition de réponse à Q1.
Dans les années 60, la prolifération atomique
fait que les Etats-Unis ne sont plus confrontés à un
"monde communiste monolithique". Nixon évoque la "fin du
monopole nucléaire américain" qui remonte en
réalité à 1949, mais pense surtout à la
bombe atomique chinoise (1964) et met en avant la rupture
entre Pékin et Moscou (survenue dès 1960) pour
justifier l'existence d'un "intérêt mutuel vital" à
ce que les deux Grands coopèrent, non pour arrêter la
guerre Froide mais "la dangereuse intensification de la course aux
armements nucléaires". Tout en menaçant implicitement
l'URSS de s'entendre directement avec la Chine de Mao (stratégie
trilatérale) Nixon explique la connivence existant entre
les superpuissances, qui s'est concrétisée en 1968 par
l'adoption du Traité de Non Prolifération, refusé
notamment par la France (puissance atomique depuis 1960).
La Détente s'explique à la fois par la possession
par les deux Grands d'armes thermonucléaires (bombes H) mises au
point dans le cadre de la "stratégie de l'épouvante"
(dissuasion nucléaire) et qu'ils ne peuvent utiliser sans
s'auto-détruire et par l'émergence de concurrents
potentiels qu'ils ont un intérêt commun à
marginaliser. (Nixon ne le signale pas, mais le bloc occidental lui
même a perdu de sa cohésion : autonomie de la
diplomatie gaullienne, Ostpolitik en RFA). D'où la proposition
américaine de négocier une réduction des armes
stratégiques et l'intérêt manifesté par les
Soviétiques (accords SALT de 1972).
Tout dire était sans doute impossible mais il était
important en tout cas de montrer que c'est la prolifération et
non le duopole qui conduit les Superpuissances à
"détendre" leur relation. De même : ne pas dire que la
Détente commence en 1969, quoique Nixon puisse suggérer
à cet égard ! (reconnaître tout au plus que
Nixon en formule cete année-là les grands principes sur
le plan diplomatique).